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Afrique du Sud - Du Cap à Johannesbourg - Octobre 2016

Etape 23 - Afrique du Sud - Galère sur la route du Drakensberg

Jeudi 20 octobre 2016. Jour de transition. Jour de galère aussi ! Peu de photos, mais tant de souvenirs qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Ok, ce matin, on se lève de très bonne heure... Et pour cause, le défi est de taille : 7h45 de route pour 650 km à parcourir du nord au sud. Direction le Drakensberg. Jusqu'ici, tout va bien. Petit-déjeuner sympa pris au Bartholomew's Loft***, petit plein d'essence à la station d'à côté et on rattrape tranquillement la N2. A peine quelques kilomètres de parcourus que je me dis que cette journée va être particulière... Des travaux à n'en plus finir. Et pour réguler la circulation, les Sudafs ont une drôle de manière : route coupée par une armée d'agents de circulation payés à agiter un drapeau devant les voitures et arrêt minimum de 20 minutes ! Une fois, ça va, quatre fois, ça commence à bien faire. Au bout de deux heures de route, j'ai déjà bien plus d'une heure de retard sur l'horaire. Cerise sur le gâteau, un arrêt se prolonge interminablement... Et encore une bonne quarantaine de perdu. La faute à pas de chance.

Ok, on prend son mal en patience et j'appuie un peu plus vite sur le champignon. Mauvaise pioche, un peu avant midi, mon pneu avant gauche éclate dans une grande ligne droite. A deux pas de là, les enfants du ghetto voisin nous jettent des regards amusés. Bon, ok, je sors les outils et la roue de secours dans le coffre. Grands coups de pieds sur la clé pour faire sauter les écrous. Quelque chose me dit qu'aujourd'hui, je vais battre des records ! Pas vraiment en fait, la pluie rentre en scène et en moins de trois minutes je suis trempé jusqu'aux os. "Ok, mon Loulou, accepte et resserre les boulons..." Après un bon petit quart d'heure, je parviens enfin à lever assez haut le bas de caisse pour retirer la roue et la changer. Remettre la roue de secours est un jeu d'enfant. "Je suis plutôt doué en fait, non ?" Pas de réponse de Léa. Ok, on remet le pneu crevé dans le coffre et on repart.

Nouveau coup d'accélérateur pour rattraper le temps perdu. Pas pour longtemps... A peine 300 mètres plus loin, un policier se plante au milieu de la route et me fait signe de m'arrêter. Merde alors ! Exces de vitesse. Les mains dans le cambouis.... ok pas de panique... 40 km/h au-dessus... ah quand même ! "Euhhhh... je viens de crever !" Le flic fait le tour de la bagnole, vise le pneu que je viens de changer.
- ok, coupez le contact et suivez moi...
Je le suis, il ouvre la portiere passager... Je grimpe.
- 40 km/h, c'est la prison... On va aller au tribunal...
- euhhhh... i'm french... i didn't understand nothing !
- Prison...
- Je viens de crever, je n'ai pas vu les panneaux.
- Where do you live ?
- Montargis !
- Profession ?
- I just break my wheels !
Le flic sort son carnet et me montre le montant de l'amende... 500 euros.... oh putain! Je lui explique que je ne les ai pas sur moi.
- Tu as combien sur toi ?
Je sors mes billets....400 rands. 25 euros.
Le flic me regarde de travers. 
- 300. Tu les poses sur l'accoudoir.
Je lui donne les billets de la main à la main.
- Non, sur l'accoudoir.
- Ok chef.
- Tu sais que je te rends service là ?
- Je sais, oui.
- Ok, tu sors de la voiture et tu continues ta route... je ne veux plus te voir ici.

Non mais putain, je viens de me faire racketter ! Ok, pas de panique, j'avais prévu le coup depuis le début. Quand on part en voyage, la règle d'or est de toujours avoir une petite somme à donner en cas de braquage. Le magot, on évite de le mettre en évidence. Allez zou, on repart de plus belle. Bientôt trois heures de retard sur l'itinéraire prévu. Umtata où j'avais pensé m'arrêter pour visiter la maison natale de Nelson Mandela, ce sera pour une prochaine fois. Et plus encore à mesure qu'on remonte vers le centre du pays. La N2 traverse tous les centre-villes ! Les déviations, on ne connaît pas dans ce pays ! Du coup, les routes grouillent de monde, des types de toute sorte qui font du stop de toutes les manières possibles. J'en verrai même un tendre le pied allongé dans une brouette ! Bref, c'est un bordel sans nom. Bonjour l'Afrique !

On remonte toujours plus au nord, et on parvient tant bien que mal à nous diriger vers le Drakensberg. La nuit tombe. Et avec elle, une pluie inimaginable pour celui qui ne l'a pas vécue. Pas une pluie... un déluge ! Il ne manque que l'Arche de Noé, les animaux sauvages et les éléphants pour compléter le tableau. Des gouttes de pluie grosses comme le poing s'abattent sur le pare-brise. Impossible d'aller plus loin. Il faut attendre que ça se calme. Vers 20 heures, je jette l'éponge à 80 km du but. Tant pis pour Udenberg et notre maison d'hôtes qui nous attendait du côté de The Old Hatchery. Kokstad**. Dernière grande ville avant de nous engager sur les pistes du Drakensberg. J'attrape le Gps et je cherche le premier hébergement venu. Je me tourne vers Léa : "On n'ira pas plus loin aujourd'hui." Coup de bol (le premier de la journée !) : le motel que j'ai trouvé se trouve de l'autre côté de la route. Il reste une chambre de libre. "Vous voulez que je vous commande une pizza ?", me demande notre charmante hôtesse. "Oh oui alors ! J'en rêve !" Dehors, l'orage éclate de plus belle. Des éclairs zebrent le ciel comme dans les films... On a échappé au déluge. "Allez zou, au lit ! Une bonne nuit de repos et on verra demain..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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